Hommage au clair de lune ou l'éveil du papillon [PV Kô]

[Note: Les textes en sans aucun effet sont ce que fait Sacha sur le piano. Toutes les notes présentes ici sont tirées de la Sonate au clair de Lune de Ludwig von Beethoven.]

Sol#, Do#, Mi, Sol#, Do#, Mi, Sol#, Do#, Mi, Sol#, Do#, Mi de la main droite et un octave de Do# de la main gauche.

Ses doigts glissent doucement sur les touches noires et blanches qu'elle avait mit tant de temps à redécouvrir. Ces touches si douces au toucher et à la fois si crasseuses des mains sales ayant osé les effleurer. Des doigts ingrats, poisseux, gras qui osaient salir un si noble instrument. Elle avait les yeux mi-clos, comme dans une transe, profonde, calme et si belle. Elle semblait être à des kilomètres de là, sous la lune, pleine, belle, se reflétant sur un océan sombre. Des ténèbres. Mais qui pourrait deviner que derrière ces yeux d'un turquoise profond il n'y avait plus de lumière? Plus de couleurs? Ses yeux étaient voilés à tout jamais, comme des yeux clos, fermés sur une dernière image qui la hantait, à tout jamais. La jeune femme avait apprit à marcher et à distinguer les objets malgré son handicap, grâce en partie à son hérédité et peu à peu, elle avait à nouveau apprit à jouer au piano, noble instrument à cordes, connaissant chaque touche, leur son, chacun de ces son, leur différence de vibrer, chaque note. Cela faisait plus d'une année qu'elle s'entraînait à cela, mais le goût de la victoire n'était pas là. Aucun plaisir, aucun progrès pour elle. Ce sentiment d'impuissance, qu'elle haïssait tant, la rongeait de l'intérieur alors qu'il y a quelques années encore, son simple nom faisait frémir les plus grands guerrier, faisait trembler les chefs et crier les pauvres et faibles villageois. Des êtres inutiles. Oui, Miyuku Sacha, digne héritière des Miyuku il y a plusieurs années, en était réduite à vivre dans la honte et le déshonneur suite à la perte de l'un de ses sens: la vue. Osait-elle encore dire son nom? Osait-.elle encore avouer cette cuisante défaite contre la fatalité? Avouer qu'elle n'était rien? Qu'elle appartenait au passé? Elle a qui la puissance et la gloire passée avaient été dérobés? Alors qu'elle brillait de mille feux, l'admiration et la pire crainte de tout shinobi? Non, elle n'osait plus, mais encore et toujours, elle recherchait le pouvoir. On ne changeait pas. N'était-elle donc pas le papillon qui encore et toujours s'envolera vers le ciel quel qu'en soit le moyen? Même avec des ailes déchirées elle y arrivera. Après tout, n'était-elle pas la femme dont les yeux une fois devenus noirs présageaient la mort à tous ceux qui l'avaient croisée? Sacha avait tout perdu: sa dignité, son orgueil, son honneur, sa puissance, ses techniques, Nibi, l'admiration des autres et même, durant une longue période, sa raison. Durant plusieurs années, elle avait été une épave, une âme errante sur cette planète, sans but, sans honneur, sans rien. Elle s'était retrouvée tel un simple Gennin, arrivant à peine à faire certaines techniques, même parfois celle de base, voire rien du tout...Lorsque sa cécité fût soudainement déclarée, elle n'avait alors que 16 ans.Durant deux ans, elle était désemparée, désespérée, égarée, perdue. Il lui semblait qu'il n'y avait pas d'issue...

Re# avec le cinquième doigt de la main droite en même temps qu'à l'octave du dessous on joue Re#, Fa#, Sol#, Re#, Fa#, Sol#, Re#, Fa#, Sol#. maintenant l'octave des Re3 un court instant et Fa, Sol#. De la main gauche, durant ce temps, simplement Do# Sol# Do# .

Elle avait alors eu 18 ans. Elle avait fini de croître, fini de raisonner comme une enfant. Était-elle devenue adulte? Non, elle ne l'est jamais devenue. Même à présent, alors qu'elle a vingt ans, elle pense encore comme il y a quatre ans. Plus réfléchie, certes, probablement plus mûre aussi, mais d'une certaine façon, elle était encore une enfant.

[En cours!!!!!!!!!]